Chapter 30
As the Psalmist writes:
“You make known to me the path of life;
in your presence there is fullness of joy;
at your right hand are pleasures forevermore.”
(Psaume 16:11)
And across languages and lands, wisdom whispers the same truth:
“Nunya, adidoe, asi metune o.”
Wisdom is like a baobab tree; no one person can embrace it.
“Dzidzɔ le ame me.” — Joy is found in people.
“Ame si le wò me, nye wò nye.” — The person who is in you, is you.
“Petit à petit, l’oiseau fait son nid.” — Little by little, the bird builds its nest.
“C’est en marchant qu’on trace le chemin.” — It’s by walking that the path is made.
“Le cœur voit plus loin que les yeux.” — The heart sees farther than the eyes.
In these past weeks, I found myself once again on the road — once again in Lomé, Togo, in West Africa. Two weeks of listening, observing, and speaking in French — a language that so often humbles me, showing me where my words end and silence begins. After a week, I noticed something curious: I hadn’t used the futur simple tense even once. At first, I smiled at the limitation. But then I saw the quiet wisdom in it — a call to stay here, in this moment, without rushing toward what is not yet.
Perhaps that is the deeper gift of presence — not just being somewhere, but being here.
In the journey of listening and understanding, we are invited to move beyond presence as simple attendance, and to enter into presence as wholehearted engagement. True presence is more than showing up; it is meeting life — and one another — with our whole being. It is the space where relationship, transformation, and healing unfold; where, as the Psalmist writes, “there is fullness of joy.”
A therapeutic presence? …. that rare stillness of heart where one is open, attentive, and fully available — where compassion flows without effort. Martin Buber, the philosopher of relational depth, captures this essence when he writes, “In the beginning is the relationship.” For Buber, true presence means standing fully with another in mutual openness and acknowledgement. And ancient African wisdom speaks the same truth through Ubuntu: “A person is a person through other people.”
When we allow ourselves to dwell in this deeper presence — beyond roles, beyond words — we touch something sacred. We remember that life is not only about doing or becoming, but about being with. And in that being, there is joy. There is healing. There is God.
I experienced once again a few glimpses of this path, and I want to keep learning — doucement, ensemble — gently, together, where much is shared, joy is discovered, and love and care become visible even in places and moments where so much of daily needs are lacking, or deeply in need of change.
Philemon
Au‑delà de la Présence
Chapitre 30
Comme l’écrit le Psalmiste :
« Tu me fais connaître le chemin de la vie ;
dans ta présence il y a plénitude de joie ;
à ta droite sont les délices pour toujours. »
(Psaume 16:11)
Et à travers les langues et les terres, la sagesse murmure la même vérité :
“Nunya, adidoe, asi metune o.”
La sagesse est comme le baobab : personne ne peut l’embrasser seul.
“Dzidzɔ le ame me.” — La joie se trouve dans les autres.
“Ame si le wò me, nye wò nye.” — La personne qui est en toi, c’est toi.
“Petit à petit, l’oiseau fait son nid.” — Petit à petit, l’oiseau construit son nid.
“C’est en marchant qu’on trace le chemin.” — C’est en marchant que le chemin se fait.
“Le cœur voit plus loin que les yeux.” — Le cœur voit plus loin que les yeux.
Ces dernières semaines, je me suis retrouvé une fois encore sur la route — à Lomé, au Togo, en Afrique de l’Ouest. Deux semaines d’écoute, d’observation et de parole en français, une langue qui m’humilie souvent, me montrant où mes mots s’arrêtent et où le silence commence. Après une semaine, j’ai remarqué quelque chose de curieux : je n’avais pas utilisé une seule fois le futur simple. Au début, j’ai souri de cette limitation. Puis j’ai perçu la sagesse tranquille qu’elle portait — un appel à rester ici, dans ce moment, sans courir vers ce qui n’est pas encore.
Peut-être est-ce là le don le plus profond de la présence — non pas être simplement quelque part, mais être ici, pleinement.
Dans le chemin de l’écoute et de la compréhension, nous sommes invités à dépasser la présence comme simple participation, pour entrer dans une présence vécue de tout cœur. La véritable présence dépasse le fait de se montrer ; elle consiste à rencontrer la vie — et les autres — avec tout notre être. C’est dans cet espace que se déploient les relations, la transformation et la guérison ; là où, comme le dit le Psalmiste, « il y a plénitude de joie ».
Une présence thérapeutique ? … cette rare immobilité du cœur où l’on est ouvert, attentif et pleinement disponible — où la compassion s’écoule sans effort. Martin Buber, le philosophe de la profondeur relationnelle, en saisit l’essence lorsqu’il écrit : « Au commencement est la relation ». Pour Buber, la véritable présence signifie se tenir pleinement avec l’autre dans une ouverture et une reconnaissance mutuelles. Et la sagesse africaine ancienne dit la même chose à travers l’Ubuntu : « Une personne est une personne à travers les autres. »
Lorsque nous nous permettons de demeurer dans cette présence profonde — au‑delà des rôles, au‑delà des mots — nous touchons quelque chose de sacré. Nous nous rappelons que la vie n’est pas seulement faite d’agir ou de devenir, mais d’être avec. Et dans cet être, il y a la joie. Il y a la guérison. Il y a Dieu.
Je me suis retrouvé une fois encore à entrevoir quelques éléments de ce chemin, et je veux continuer à apprendre — doucement, ensemble — où tant est partagé, où la joie se découvre, et où l’amour et le soin deviennent visibles, même dans les lieux et les moments où tant de besoins quotidiens font défaut, ou réclament profondément un changement.
Philemon